Au début du siècle dernier la pêche fluviale approvisionnait majoritairement le marché intérieur du territoire métropolitain en poisson frais, il n’en est pas de même aujourd’hui.
Si la pêche en eau douce ne joue plus le même rôle pour notre alimentation, elle tient néanmoins une place importante dans les activités récréatives de pleine nature.
La pêche en eau douce ne se résume pas seulement à la pêche à la ligne ; il subsiste encore sur nos rivières, nos estuaires et nos grands lacs intérieurs un usage des engins et filets très mal connu du grand public.
Cet usage de pêcheurs à l’origine souvent riverains repose sur une connaissance empirique du milieu aquatique et de ses ressources.
Les pêcheurs amateurs aux engins et filets exercent cet usage, ce loisir afin de conserver la mémoire vivante d’une pratique culturelle locale et patrimoniale.
En France, environ 4000 pêcheurs aux engins et filets regroupés au sein de la fédération nationale des ADAPAEF, s’adonnent encore à cette pratique ancestrale…. dont près de 200 encore sur notre beau département.
Cette pratique raisonnée, autorisée et réglementée, respectueuse de la rivière, permet à ses adeptes passionnés de communier en toute intimité avec la rivière ; dans le calme et la sérénité.
Cette pratique ancestrale mais également moderne s’assume et crée un lien entre discrétion personnelle et transmission au plus grand nombre… la pose discrète d’une nasse ou d’un filet amène à transmettre toujours, en toute convivialité, autour d’une bonne table, la transmission de certaines valeurs. Les pêcheurs amateurs aux engins et filets véhiculent des valeurs humaines importantes et une omniprésente éthique du pêcheur traditionnel.
Amoureux de la nature, soucieux de la protéger, vigilants, ils partagent le milieu aquatique de bon gré avec tous les autres utilisateurs…dont nos amis pêcheurs à la ligne.
L’araignée, le trémail, la nasse à écrevisses (rivière Lot seulement), le coul, la nasse à poissons, la nasse anguillère ou bosselle ou bourgne, les cordes, les 4 lignes, la balance à écrevisse, la carafe et l’épervier.
La pêche au filet.
Deux types de filets sont utilisés sur le département du Lot : l’araignée et le trémail ou tramail.
L’araignée : L'araignée est un filet droit prêt à pêcher en rivière ou en étang constitué d’une nappe rectangulaire de mailles. Ce filet se compose d'une nappe unique qui permet de prendre le poisson par les ouïes (la taille de la maille calibre le poisson que l'on veut prendre / pas moins de 40mm sur le département du Lot). La tension du filet est assurée vers le haut par une corde munie de flotteurs et vers le bas par une corde lestée de plomb.
Le trémail ou tramail :
Le trémail est un filet rectangulaire prêt à pêcher constitué de trois nappes superposées de mailles. Ce filet se compose de deux nappes de mailles importantes encadrant une nappe de mailles plus fines (la taille des mailles les plus fines ne doit pas être inférieure à 40mm sur le département du Lot). La tension du filet est assurée vers le haut par une corde munie de flotteurs et vers le bas par une corde lestée de plomb.
Scène de pêche au filet sur la rivière Lot. Ouvrir le pdf
La pêche à la nasse.
Nasse à poissons : engin en osier, en fil, en grillage ou en plastique, à mailles carrées, rectangulaires ou hexagonales, de formes très diverses à une ou deux entrées. La nasse possède une trappe de visite pour retirer le poisson, une poignée pour la manoeuvrer et une plaque d’immatriculation en référence au licencié (cette plaque doit être portée par tous les engins et filets).
Nasse à anguilles : appelées aussi nasse anguillère, bosselle, bourgne, bourgnon ou fonneau (85).
Nasse anguillère : engin à mailles carrées, rectangulaires ou hexagonales (mailles minimales de 10mm) ou à espacement de vorges de 10mm au moins, munis de 1 ou 2 anchons dont le diamètre à l’extrémité du 1er anchon ne doit pas excéder 4cm.
Bosselle ou bourgne à anguilles : petite nasse à mailles de 10mm au moins dont le diamètre de l’orifice d’entrée ne doit pas excéder 4cm.
Planches photos ou dessins des différentes nasses.
Voir planches photos ou dessins. Ouvrir le pdf
La pêche aux cordes.
Ligne placée sur le fond de la rivière et portant plusieurs hameçons répartis le long d’une grosse et forte ficelle, lestée de plomb ou de pierre. C’est sans doute avec les lignes de fonds ou cordées que l’on trouve le plus de façons de faire. Car si le règlement donne un certain cadre dont un maximum de 18 hameçons à utiliser par le pêcheur, le reste relève de sa propre initiative. En fait, on peut classer les lignes de fonds en deux grandes catégories : les lignes à silure et les lignes pour les autres poissons.
La pêche à l’épervier renaît sur nos deux rivières...
Grâce à la persévérance de l'ADAPAEF-46, le mode de pêche du jeté ou du lancé de l'épervier renaît sur nos deux rivières selon certaines modalités. Ce mode de pêche est autorisé par les nouveaux cahiers des charges d'exploitation du DPF 2023-2027 ; 30 pêcheurs sont autorisés à utiliser ce mode de pêche sur la rivière Lot dans la limite d'un pêcheur (autorisé) par bief. Sur la rivière Dordogne, 6 pêcheurs sont autorisés à utiliser ce mode de pêche seulement sur les biefs 3, 6 et 11, et dans la limite de 2 pêcheurs (autorisés) par bief.
construction de barques traditionnelles à fond plat
Les pêcheurs aux engins organisent un atelier de construction de barques traditionnelles à fond plat